Les « projets d’assassinats » du groupe arménien arrêté mercredi

Le Service de sécurité national (NSS) a prétendu vendredi que les dix personnes arrêtées par les forces de sécurité pendant le raid de mercredi dans leur repaire présumé à Erevan complotaient pour tuer de hauts fonctionnaires arméniens et mener des attaques terroristes en Arménie.

Mikael Hambardzumian, un haut fonctionnaire du NSS, a soutenu que ces 10 personnes, ainsi que les 11 autres personnes détenues dans les jours qui ont suivi, faisaient partie d’un groupe armé bien organisé. Ils ont été neutralisé par les services répressifs arméniens quelques jours avant de commettre des crimes “sans précédent“, a t-il annoncé.

“Je ne peux pas révéler à ce stade quels crimes ils avaient prévu et contre qui“, a déclaré Hambardzumian lors d’une conférence presse. “Je peux seulement dire que ces crimes visaient des citoyens, des personnalités politiques et étatiques, et certaines branches et organes du gouvernement (…) Nous avons pu confirmer qu’ils avaient prévu des meurtres“.

Hambardzumian, qui est le chef adjoint du département d’enquête du NSS, a comparé ce complot présumé à l’attaque, en octobre 1999, du Parlement arménien au cours de laquelle Karen Demirdjian, le porte-parole, Vazgen Sarkisian, alors Premier ministre, et six autres fonctionnaires avaient été tués.

“Je ne peux même faire un parallèle avec ce qui a été fait par [le chef emprisonné] Nairi Hunanian et son gang“, a t-il repris. “Alors que en 1999, il s’agissait de personnes armés de fusils automatiques, pouvez-vous imaginer ce qui se serait passé si ce groupe avait réussi à réaliser ses plans avec ces explosifs et des grenades ?“

Le NSS et la police arménienne a affirmé avoir trouvé une cache d’armes lors de leur raid conjoint mercredi dans une maison louée dans le nord d’Erevan. Ils ont précisé qu’ils ont trouvé, entre autres choses, 10 fusils Kalachnikov, 60 grenades à main, deux lanceurs de grenades propulsées par fusée et une grande quantité de matières explosives.

Les personnes arrêtées sont probablement membres d’un groupe nationaliste dirigé par Artur Vartanian, un ressortissant arménien de 34 ans, qui prétend avoir vécu en Espagne de 1997 jusqu’à son retour en Arménie en avril de cette année. Le groupe a annoncé son existence sur les réseaux sociaux en diffusant une vidéo prétendument tournée dans Kessab, une ville peuplée d’Arméniens dans le nord de la Syrie qui a été envahie par les rebelles islamistes en mars 2014.

Ce message vidéo a alimenté les spéculations des médias arméniens sur le fait que Vartanian, qui a également été arrêté mercredi, pourrait être relié à des militants islamistes opérant en Syrie. Selon Hambardzumian, le NSS planche maintenant sur cette possibilité.

“Nous savons que Artur Vartanian était en Syrie“, a t-il déclaré. “Nous allons travailler dans cette direction pour savoir ce qu’il a fait exactement là-bas.“

Le fonctionnaire a ajouté que les services de sécurité arméniens sont également à la recherche de “dizaines de milliers de dollars“ qui aurait été reçu par le groupe militant. “L’argent a été payé en Arménie, mais nous avons encore à établir son origine“, a t-il expliqué.

La sécurité dans et autour des bâtiments clés du gouvernement à Erevan a été visiblement resserrée après ces arrestations très médiatisées. Hambardzumian a déclaré à cet égard que le NSS n’exclut que le groupe a d’autres membres qui n’ont pas été arrêtés.

lundi 30 novembre 2015,
Claire ©armenews.com

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