
Une nouvelle polémique se profile à Jérusalem au sujet d’un terrain loué par le Patriarcat
5 SEPTEMBRE 2021 – Par Harut Sassounian – Éditeur, The California Courier – www.TheCaliforniaCourier.com – Article précédent :

Comme si les Arméniens n’avaient pas assez de problèmes ces jours-ci avec les développements désastreux en Artsakh, nous sommes maintenant confrontés à une nouvelle controverse dans la diaspora. J’ai reçu des dizaines d’appels téléphoniques et d’e-mails d’Arméniens de divers pays, m’informant d’un nouveau problème qui se prépare au Patriarcat arménien à Jérusalem. Les détails sont sommaires et les Arméniens que j’ai contactés à Jérusalem m’ont demandé de ne pas divulguer leurs noms de peur d’être expulsés du logement qui leur a été fourni par le Patriarcat ou de quelque autre représailles.
Le problème concerne un terrain récemment loué par le Patriarcat à un homme d’affaires juif d’Australie. J’ai contacté les trois ecclésiastiques mentionnés comme approuvant cet accord au nom du Patriarcat.
J’ai d’abord envoyé un e-mail au patriarche Nourhan Manougian, lui demandant une copie du contrat. Malheureusement, il n’a pas répondu. J’ai alors appelé Mgr Sevan Gharibian, le Grand Sacristain du Patriarcat. Il hésitait à discuter de la question. Une source anonyme m’a dit qu’Arch. Gharibian a été contraint d’approuver le contrat. J’ai alors appelé le Père Baret Yeretzian, Directeur du Département Immobilier du Patriarcat, qui a confirmé l’accord et fourni quelques détails. Ces trois ecclésiastiques, une minorité des huit membres du Saint-Synode du Patriarcat (Dnoren Joghov), étaient ceux qui avaient approuvé le bail. Une source anonyme a suggéré que toute la confrérie Saint-Jacques du patriarcat aurait dû se réunir pour revoir le contrat.
Fr. Yeretzian a déclaré qu’il y avait eu plusieurs offres de citoyens de divers pays arabes pour louer cette propriété particulière appartenant au Patriarcat. Cependant, il a déclaré que l’offre la plus avantageuse a été faite par Danny Rubenstein, un homme d’affaires juif d’Australie.
Sans divulguer le montant, Fr. Yeretzian a confirmé que le Patriarcat avait reçu une avance de l’homme d’affaires. Une source anonyme m’a informé que l’acompte était d’un million de dollars. Fr. Yeretzian m’a également dit que l’homme d’affaires australien envisage de construire un hôtel de luxe sept étoiles sur la propriété et qu’un pourcentage des revenus annuels de l’hôtel sera transféré au Patriarcat. Même si les informations diffusées anonymement fixaient la durée du bail à 99 ans, le père Yeretzian m’a dit que le bail était en fait de 98 ans. Un bail aussi long conduit beaucoup à croire que le Patriarcat ne récupérera jamais cette propriété. Interrogé, le P. Yeretzian n’était pas d’accord, affirmant que l’homme d’affaires australien devra restituer la propriété au Patriarcat à la fin du bail, ainsi que l’hôtel coûteux construit dessus. C’est une question qui reste à voir un siècle plus tard. De longs baux similaires pour d’autres propriétés ont été signés par le Patriarcat dans le passé, entraînant les mêmes arguments.
La propriété en question s’appelle « Goveroun Bardez » (Jardin des vaches), située sur le mont historique Sion, à l’angle sud-ouest du quartier arménien de Jérusalem. Il y a plusieurs mois, le Patriarcat avait signé un accord avec la municipalité de Jérusalem pour utiliser la même propriété comme parking à rénover aux frais de la municipalité et dont une partie servait à garer les voitures des résidents juifs du quartier. À l’époque, le Patriarcat avait publié une déclaration déclarant que la valeur de ce terrain dépassait les 2 millions de dollars. Fr. Yeretzian m’a dit que le nouveau bail avec l’homme d’affaires australien remplacera l’accord antérieur avec la municipalité. D’autres sources m’ont dit que le nouvel accord avait également été signé sans l’approbation du Saint-Synode complet du Patriarcat arménien ou de la Confrérie de Saint-Jacques.
Il y a eu des controverses dans le passé lorsque des membres du Patriarcat ont loué d’autres propriétés ou tenté de vendre de précieux manuscrits volés dans les archives lors de la vente aux enchères de Sotheby’s à Londres. Pour aggraver les choses, la vente ou la location de toute propriété arménienne à des individus, des entreprises ou le gouvernement israéliens est désapprouvée par les Palestiniens qui considèrent de telles transactions comme une expansion de la présence d’Israël dans les territoires occupés. On m’a dit que l’Autorité palestinienne avait envoyé une lettre formelle de plainte au Patriarcat arménien concernant le bail de cette propriété. Cependant, le P. Yeretzian a nié avoir reçu une telle communication.
En l’absence de faits concrets et de copies de documents réels, il est difficile de tirer des conclusions fermes. Au nom de la transparence, le Patriarcat devrait rendre publique une copie du contrat de location de la propriété « Goveroun Bardez » en divulguant les termes. Sans une telle divulgation, il est difficile de juger des avantages ou des inconvénients de ce contrat.
Si le Patriarcat s’engage dans de telles transactions afin de couvrir les dépenses administratives de ses opérations, il peut être utile de publier un rapport sur les revenus et dépenses annuels du Patriarcat afin que chacun puisse voir si le Patriarcat a un besoin urgent de revenus. Si le Patriarcat est en effet dans une situation financière désespérée, un tel rapport peut encourager les bienfaiteurs du monde entier à faire des contributions au Patriarcat et éliminer le besoin de vendre ou de louer des parcelles de terrain de valeur supplémentaires.
Enfin, dans le passé, une commission temporaire indépendante a été formée pour superviser les affaires administratives du Patriarcat. C’est peut-être le bon moment pour rétablir un tel comité sur une base permanente. Les rapports d’un comité de surveillance crédible mettraient fin aux rumeurs conflictuelles et persistantes dans les communautés arméniennes sur les affaires du Patriarcat.
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