France-Armenia: friendship in court – BY ARA TORANIAN

France-Armenia: friendship in court – BY ARA TORANIAN

July 3, 2019 / laregledujeu.org /

BY ARA TORANIAN

The Ministry of the Interior (at the request of the Quai d’Orsay) has released heavy artillery against the citizens of small French cities and Nagorno-Karabakh. A new avatar of the famous “economic diplomacy”.

See the cities in question and the mapping at the end of the article.

At this stage the case did not have the honor of the headlines of the French press. But it is the “one” of Armenia. And the Armenians are extremely hurt, who live this event as an offense: the May 29 and June 11, the administrative courts of Cercy-Pontoise and Grenoble have indeed canceled, on complaints of two prefects, the charters of friendship signed between Arnouville, Valence, Bourg-lès-Valence, Bourg-de-Péage and the department of Drôme with Armenian municipalities of Nagorno-Karabakh (Artsakh in Armenian). The offense of friendship in court is indeed not commonplace! The mayors of the local authorities concerned still do not come back. And yet the Ministry of the Interior (at the request of the Quai d’Orsay) has indeed released the heavy artillery against the city councilors of these small towns and suburbs that – badly took them! – wanted to show solidarity. Reason: The Republic of Nagorno-Karabakh, which won its independence in 1994 after a war of liberation against Azerbaijan, is not recognized by France. Accordingly, such documents would be against the interests of French diplomacy, a reserved area of ​​the Ministry of Foreign Affairs and the Presidency of the Republic and not Bourg-lès-Valence or Bourg-de-Toll. Spread the word !

At the dinner of the CCAF (Coordinating Council of Armenian Organizations of France) on February 4, the President of the Republic, openly encouraged by Jonathan Lacote, ambassador of France in Armenia who was seated at his side, had justified these prosecution before the administrative courts: “Diplomatic relations, it is a sovereign choice” he had declared. “It’s not decided on a case-by-case basis, between municipalities, even when it’s nice, even when it’s in the values ​​you’re wearing”. Words that had offended, even if Emmanuel Macron does enjoy some sympathy within the Armenian institutions of France (the author of these lines voted for him in the presidential election as the last European). It must be said that this rigidity is at least an excess of zeal. The cases of many French local authorities that have signed charters with their counterparts in secessionist territories or whose independence is not recognized (North Cyprus, Crimea, Taiwan, Gaza Strip) are treated with greater flexibility and of tolerance. Their relationships are not subject to trial. Moreover, countries like the United States or Russia, which co-chair with France the Minsk group in charge of Nagorno-Karabakh peace talks, accept without any problem that their cities conclude such charters with those of this country. entity. This is particularly so in Los Angeles. Is the “sovereignty” of these two great powers really more fragile than that of France?

Le fait que le statut de la République du Haut-Karabakh fasse aujourd’hui l’objet de négociations, doit-il impliquer l’ostracisation de ses communes et de leur population, qui se verraient de ce fait privées de tout lien avec l’extérieur, fussent-ils humanitaires ? Leurs habitants sont-ils moins que des chiens, qu’on leur refuse ce minimum d’attention ? Comment ne se sentiraient-ils pas cruellement humiliés par une telle attitude, en particulier lorsqu’elle vient de la France dont ils se font une image idéalisée ? Et comment les Français d’origine arménienne et leurs «vrais» amis n’en seraient-ils pas offusqués ?

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Pourquoi aller fleurir des tombes en hommage à ceux qui sont tombés en 1915, si c’est pour refuser son amitié aux Arméniens qui auraient été promis à un sort identique s’ils n’avaient héroïquement résisté ?
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Cette affaire, constitue hélas un nouvel avatar de cette fameuse «diplomatie économique» qui impose par trop ses priorités sur toute autre considération, fussent-elles «sympathiques», pour reprendre le mot du Président. Un principe qui avait été généralisé par Laurent Fabius et qui a franchi un palier avec Jean-Yves Le Drian. Car le gouvernement n’a évidemment pas pris la responsabilité de porter atteinte à l’amitié franco-arménienne sans espérer en tirer un profit matériel. Il s’avère en effet que l’annulation des chartes d’amitiés correspond à une exigence formulée de longue date par Bakou. Or, l’Azerbaïdjan est un bien plus gros client que l’Arménie, qui ne bénéficie pas, fatale erreur, de la manne pétrolière. Les échanges avec la pétrodictature sont 15 fois plus importants (environ 700 millions d’euros) qu’avec le régime démocratique à Erevan. Eu égard à la logique purement comptable qui préside en ces temps de «disettes» aux destinées diplomatiques du pays, le calcul est vite fait. Et qu’importe si cette gestion à la petite semaine des relations internationales porte atteinte au crédit moral de la République, à ses fidélités historiques, ou à ses plus grands principes. Car c’est tout de même bien ce même gouvernement qui a fait cette année du 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien en France ! Alors ? Pourquoi donc aller fleurir des tombes en hommage à ceux qui sont tombés en 1915, si c’est pour refuser son amitié aux Arméniens qui auraient été promis à un sort identique s’ils n’avaient héroïquement résisté aux assauts de la troupe azerbaïdjanaise qui, outre l’appui de l’Etat turc, bénéficiait de surcroît de celui de nombre de djihadistes dont ceux du fondamentaliste afghan Gulbuddin Hekmatyar ?

Il va sans dire que cette réalité ne fait pas honneur à notre République, qui vient également de se distinguer tristement en bloquant les comptes de deux représentants kurdes en France, à la suite d’un voyage de Le Drian en Turquie le 13 juin dernier. Ces mêmes Kurdes dont on avait eu besoin pour combattre Daesh en Syrie, il n’y a pas si longtemps. En ces moments de crise éthique généralisée on s’interroge. Est-ce ainsi que le gouvernement endiguera les dérives de ce «capitalisme devenu fou» que dénonçait Emmanuel Macron à Genève le 12 juin dernier ? Est-ce en se donnant au plus offrant que notre diplomatie sauvera de la noyade annoncée les repères abîmés de notre démocratie ?

Chartes d'amitié entre le France et l'Artsakh

0RIGINE SOURCES-laregledujeu.org/2019/07/03/35020/france-armenie-l-amitie-au-tribunal/

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