05 novembre 2015
TURQUIE.
À l’issue des législatives de dimanche 1er novembre, trois candidats d’origine arménienne ont été reconduit dans leur rôle de députés. En pleine crise kurde, l’AKP en mal de voix n’a pas hésité à draguer l’électorat arménien, qui aurait majoritairement voté en faveur du parti islamo-conservateur du Président Erdogan.
Dans la deuxième circonscription d’Istanbul, la candidate d’origine arménienne Selina Doğan (CHP), tête de liste, ainsi que le journaliste Markar Esayan (AKP), à la 14e position de la liste, ont été réélus.
D’autre part, dans la troisième circonscription d’Istanbul, le candidat Garo Paylan (HDP), en 2e position sur la liste électorale, à nouveau été élu député au Parlement. Garo Paylan est un militant et et un responsable des écoles arméniennes.
Ces trois candidats avaient été une première fois lors de la précédente élection législative en Turquie le 7 juin dernier, faisant ainsi leur entrée au Parlement turc après un intermède de… 60 ans.
En Europe, la Fédération euro-arménienne pour la Justice et la Démocratie (FEAJD) a félicité les trois élus. Nous félicitons les trois députés arméniens : Garo Paylan (HDP), Selina Özuzun Doğan (CHP) et Markar Esayan (AKP) pour leur réélection au Parlement turc et leurs souhaitons une bonne continuation.
La FEAJD s’est également félicité des résultats acquis par le HDP. “Malgré toutes les intimidations, pressions, arrestations ou encore les attaques meurtrières à l’encontre des ses membres et supporters, ils étaient déterminés à passer le cap de 10 % pour finalement être présents avec 59 députés dans le nouveau Parlement”.
“La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie, poursuit le communiqué de la FEAJD, espère que l’AKP fera preuve de responsabilité suffisante pour collaborer avec les autres forces de l’opposition comme le HDP, en garantissant les droits de toutes les minorités, qui constitue l’une des principales valeurs des Droits de l’Homme, spécialement dans un pays qui a l’intention de devenir membre de la grande famille européenne”.
Le résultat du scrutin législatif anticipé de dimanche en Turquie est désormais définitif : avec 312 sièges sur 550 au Parlement, le Parti de la justice et du développement dispose d’une majorité qui lui permettra de gouverner confortablement. « Les résultats de cette élection montrent que notre nation a pris le parti de l’environnement de stabilité et de confiance qu’avaient menacé les élections du 7 juin », s’est félicité le président Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué diffusé dimanche soir.
Mais ce résultat inespéré ne suffira pas à assouvir le grand rêve du chef de l’Etat d’instaurer un régime présidentiel fort et de diriger le pays en maître absolu, puisqu’il lui aurait fallu une majorité qualifiée de 330 sièges pour soumettre cette réforme constitutionnelle à un référendum, ou de 367 sièges pour l’adopter directement au Parlement.
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