18 novembre , 2015
Face aux allégations du Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev sur le terrorisme arménien lors du sommet du G20, l’Arménie n’a pas feint sa colère. Cinglant, le vice-ministre arménien des affaires étrangères Chavarch Kotcharian a rappelé les collusions de Bakou avec les réseaux djihadistes, notamment avec la filière tchétchène.
Lundi 16 Novembre, profitant du sommet du G20, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a accusé l’Arménie de recourir au terrorisme dans le conflit du Haut-Karabakh. Une intervention totalement déplacée pour Erevan, alors que la préoccupation internationale actuelle concerne l’éradication de l’Etat Islamique.
« C’est une vaine tentative visant à détourner l’attention de la communauté internationale des liens directs qui existent traditionnellement entre l’Azerbaïdjan et différents réseaux terroristes » a déclaré Chavarch Kotcharian, vice-ministre arménien des affaires étrangères dans un entretien accordé au service arménien de RFE/Rl (Azatutyun.am)
Aliyev figurait au nombre des dirigeants mondiaux, dont le président américain Barack Obama, invités au sommet du G20 dans la ville turque d’Antalya, sommet qui a été dominé par les attentats meurtriers de vendredi à Paris. Au cours de ce sommet, après avoir discuté des actions communes pour lutter contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak, les participants se sont engagés à renforcer les contrôles aux frontières, à améliorer l’efficience de l’échange de renseignements et de sévir contre le financement du terrorisme. Dans son discours, face aux participants au sommet, Aliyev a déclaré que l’Azerbaïdjan a longtemps souffert du terrorisme émanant du conflit du Karabakh non résolu. « Le terrorisme est partie intégrante de la politique arménienne d’occupation des territoires de l’Azerbaïdjan » a déclaré Aliyev abondamment cité par les agences de presse.
« Plus de deux mille citoyens Azerbaïdjanais sont morts victimes des actes terroristes, perpétrés par des organisations terroristes arméniennes, contre l’Azerbaïdjan», a allégué Aliyev, réitérant ses appels pour une résolution du conflit qui permettrait de rétablir le contrôle de Bakou sur le Haut-Karabagh et les territoires sous contrôle arménien qui l’entourent.
Kotcharian a rejeté les allégations, accusant Aliyev d’agir « de manière immorale », utilisant les attentats de Paris. Il a énuméré quelques-uns des « nombreux faits » prouvant les liens de l’Azerbaïdjan avec le terrorisme international.
Kotcharian a souligné en particulier la participation bien connu des combattants tchétchènes dans la guerre du Karabagh, dirigé par Chamil Bassaïev, un chef de guerre notoire qui a revendiqué la responsabilité d’une attaque en 2004 sur une école à Beslan, en Russie où au moins 331personnes, dont la moitié était des enfants, ont été tuées.
« Après le bombardement de l’ambassade américaine à Nairobi 1998, les services spéciaux américains enregistraient 60 appels téléphoniques en provenance de Bakou venant d’Oussama Ben Laden», a déclaré Kotcharian. « Dans une déclaration adoptée le 25 Novembre 2002, le Conseil de sécurité de l’ONU a souligné l’existence en Azerbaïdjan de groupes liés à Al-Qaïda. »
Le fonctionnaire arménien a en outre souligné que des centaines d’Azerbaïdjanais s’étaient rendus en Syrie et en Irak pour rejoindre l’Etat Islamique.
Ces accusations grotesques interviennent alors que les médiateurs américains, russes et français poursuivent leurs efforts pour organiser une nouvelle rencontre entre les Présidents Aliyev et Sarkissian.
Les médiateurs ont rapporté que les chefs d’Etat Arménien et azerbaïdjanais ont convenu de se rencontrer le mois prochain en vue de relancer le processus de paix au Karabagh.
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