Conseil des droits de l’homme Mécanisme d’experts sur les Droits des Peuples Autochtones (MEDPA)

Արեւմտեան Հայաստանի Ազգային Խորհուրդի ՄԱԿ-ի ԲՆԻԿ ժողովուրներու աշխատանքի ծիրէն ներս:

Conseil des droits de l’homme
Mécanisme d’experts sur les Droits des Peuples Autochtones (MEDPA)
Conseil National d’Arménie Occidentale
Assemblée des Arméniens d’Arménie Occidentale

Genève, le 20.07.2015, Huitième session

Monsieur le Président, puisque c’est la première fois que je prends la parole dans l’hémicycle pour cette 8ème session du MEDPA, permettez-moi de vous féliciter pour votre élection !

Nous appuyons que le patrimoine culturel des peuples autochtones comprend les manifestations matérielles et immatérielles de leur mode de vie, de leur conception du monde, de leur réalisation et de leur créativité, et devrait être considéré comme une expression de leur autodétermination et de leurs rapports spirituels et physiques avec leur terre, leur territoire et leurs ressources.

Mais, les peuples autochtones aujourd’hui se trouvent face à deux phénomènes, le premier est l’accélération de la destruction de leur patrimoine culturel matériel :
– comme par exemple la destruction des sites sacrés, des cimetières comme le cimetière de Djugha, des églises, monastères. Nos archives font états de 2538 églises, 451 monastères et 1996 écoles en Arménie Occidentale.

Le second est l’accélération de l’appropriation illicite de leur patrimoine culturel immatériel, voir même leur inscription au patrimoine mondial sans le consentement préalable, libre et éclairé du peuple autochtone concerné :
– Comme par exemple l’inscription dans le cadre de l’UNESCO de la fabrication du pain lavash ou de l’inscription au patrimoine mondial du site sacré de Nemrut ou de la forteresse de Diyarbakir. Tous ces exemples liés au patrimoine culturel du peuple arménien existaient en Arménie Occidentale bien avant la colonisation turque.
Nous invitons néanmoins l’UNESCO à ne pas oublier les traités comme le traité de Sèvres et la sentence arbitrale du Président W. Wilson en 1920 pour ne pas inscrire au nom de la Turquie des sites qui se trouveraient dans les frontières de l’Arménie Occidentale.

Pourtant, l’article 8.1 de la déclaration rappelle que les autochtones, peuples et individus, ont le droit de ne pas subir d’assimilation forcée ou de destruction de leur culture. Aussi, comme vous le savez, les articles 10, 11, 12 et 13 renforcent par leurs précisions la protection des biens matériels et immatériels des peuples et nations autochtones.

En conséquence, la destruction du cimetière de Djugha en 2005 a fait l’objet d’un flagrant délit filmé et dénoncé par les instances européennes. Sur ces bases, notre Assemblée a entamé une procédure juridique au niveau de la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui nous a débouté en indiquant que nous n’étions pas les victimes directes de ces actes criminels.

Notre Assemblée participe au combat pour la reconnaissance et l’application des droits des peuples autochtones depuis plus de 10 ans et représente une nation autochtone qui a subit un génocide.

Non, seulement nous déclarons être les victimes directes mais en plus nous demandons de stopper cette humiliation qui porte à nous faire croire que nous n’existons plus en tant que nous-mêmes suite au génocide vécu par nos parents.
Après toutes ces années de labeur, une des démarches fondamentales consisterait donc dans le fait que les peuples autochtones y compris notre Assemblée, pour se protéger juridiquement soit reconnus en tant que tel par l’Organisation des Nations Unies relativement à des critères objectifs et factuels.

Sur ce, nous avons l’honneur de vous faire savoir que nous avons transmis au rapporteur spécial une communication relative aux compensations, restitutions, rapatriement et indemnisations concernant le génocide des Arméniens d’Arménie Occidentale de 1894 à 1923 ainsi que de ses conséquences.
Merci Monsieur le Président
Armenag APRAHAMIAN
Président du Conseil National d’Arménie Occidentale

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