
Lénine – Nous sacrifions l’Arménie au nom de la révolution mondiale
27 mars 2018 – Histoire, actualités:
Ce document intéressera tout particulièrement ceux qui pensent encore que la base militaire russe de Gyumri a été déployée pour la sécurité de l’Arménie. La Turquie n’attaque pas l’Arménie non pas à cause de la présence de ladite base mais parce qu’elle a peur de perdre les «cadeaux» sous la forme des terres de l’Arménie historique qu’elle a reçues de la Russie au début du XXe siècle.
La base militaire russe de Gyumri est une garantie de l’exécution du «Traité de Moscou» criminel d’amitié et de fraternité entre les Turcs et les Russes aux dépens de l’Arménie et des Arméniens
En dehors de cela, un blitzkrieg turc est impossible. De plus, les Turcs n’ont toujours pas réussi à réaliser leurs plans par le biais d’autres pays (Russie – Azerbaïdjan), et la guerre d’avril 2016 en est le plus grand témoignage.
L’importance de ce document réside dans le fait que la politique de la Russie moderne ne diffère pas de celle de la nouvelle Union soviétique. De plus, la politique de l’État russe à l’égard de l’Arménie est restée inchangée depuis l’époque de Pierre Ier le Grand.
Ainsi, le document numéro 644 du 26 décembre 1920, publié dans le volume I de «Nagornyi Karabagh en droit international et politique mondiale» compilé par le docteur en droit Yuri Barsegov se lit comme suit:
Extrait de l’enregistrement de la conversation téléphonique entre le commissaire du peuple aux affaires étrangères de la RSS d’Arménie A. Bezadyan, membre du revkom d’Arménie A. Mravyan, et G. Atarbekov au sujet de la position de Lénine, Staline et Trotsky concernant la question arménienne
Lorsque nous avons souligné la terrible condition du peuple arménien et la menace de dérogation du Parti communiste aux yeux des travailleurs arméniens, nous avons reçu la réponse suivante [de Lénine]:
«Nous sommes obligés de sacrifier temporairement les intérêts des travailleurs arméniens au nom de la révolution mondiale. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont partagé le même sort.
Vous devez savoir que même les disputes avec nos camarades lettons ne nous ont pas arrêtés, et certains ont quitté le parti. Tout ce que nous pouvons faire pour l’Arménie maintenant est de leur fournir des vivres et de l’argent, ainsi que de déployer, autant que possible, des troupes sur le territoire de l’Arménie afin de rendre Angora plus accommodante. Mais souvenez-vous camarades, nous n’allons pas faire la guerre à qui que ce soit au nom de l’Arménie, et surtout contre Kemal. »
C’est pourquoi nous avons décidé de quitter Sahak et Karinyan à Moscou pour neutraliser l’influence de Staline et prouver à Lénine la justesse de notre point de vue.
Arménie. Limites politiques et ethniques. 19878-1948. Anita L. P. Burdett (éd.). Archive Editions, 1998, p. 654-656. Source du document (russe): Барсегов Ю.Г. Нагорный Карабах, page 607.

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