
15 décembre 2015
Un haut diplomate russe a déploré lundi le soutien total et inconditionnel de la Turquie à l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabakh, en disant qu’il allait à l’encontre des efforts internationaux pour négocier un accord de paix arméno-azerbaïdjanais .
Le mois dernier, Ankara avait menacé d’invasion la République du Haut-Karabagh dans l’hypothèse d’un conflit avec Moscou. Le Premier ministre Davutoglu avait ainsi déclaré que la Turquie ferait « tout son possible pour libérer les territoires occupés de l’Azerbaïdjan », en cas d’aggravation des tensions avec la Russie.
« Une telle position n’est pas soutenue par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, » a déclaré Aleksandr Lukashevich, ambassadeur de Russie au siège de l’OSCE à Vienne, à la chaîne de télévision Rossiya-24.
« Il y a une stricte conception dont les trois coprésidents [du Groupe de Minsk de l’OSCE] – la Russie, la France et les États-Unis – portent principalement le poids, tout comme d’autres membres du Groupe de Minsk », a déclaré Loukachevitch. « La Turquie, en passant, en est également membre. Mais le rôle de premier plan [dans le processus de paix au Karabakh] est réservé aux trois coprésidents “.
« Par conséquent, les tentatives de défendre l’une des parties au conflit dans le Haut-Karabakh sont absolument destructrices et ne peuvent avoir aucune suite », a ajouté le diplomate.
Ces remarques s’inscrivent clairement dans la guerre des mots continue entre Moscou et Ankara consécutive à la destruction d’un avion de chasse russe par la Turquie le 24 novembre près de la frontière syro-turque.
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, et le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu ont réaffirmé cette position lors de leurs visites séparées à Bakou, peu après la chute du bombardier russe. Cavusoglu a critiqué les médiateurs américains russe et français pour n’avoir pas réussi à trouver un règlement acceptable pour l’Azerbaïdjan au Karabakh. Ils ont affirmé qu’ils devraient venir avec de « nouvelles propositions » pour un règlement du différend.
Lukashevich a attaqué Ankara, quelques heures après qu’un groupe de travail turco-azerbaïdjanais sur la coopération militaire a commencé sa session annuelle à Bakou. Les deux alliés turcs ont intensifié leur coopération depuis la signature en 2010 d’un traité bilatéral sur « partenariat stratégique et d’assistance mutuelle. »
L’Arménie a cherché à empêcher une intervention militaire turque directe dans le conflit Karabakh en établissant des liens de défense avec la Russie et ses proches, en particulier, avec la présence militaire russe sur son sol. Un accord russo-arménien signé en 2010 a amélioré la mission de sécurité d’une base de l’armée russe basée à Gyumri, une ville arménienne proche de la frontière turque.
Source Radio Free Europe / Radio Liberty
http://nor-haratch.com/2015/12/moscou-denonce-lingerence-dankara-dans-le-conflit-du-karabagh/





