
23 decembre 2015
Sommet Sarkissian-Aliev à Berne : la rencontre des Présidents d’Arménie et d’Azerbaïdjan qui a eu lieu le samedi 19 décembre à Berne (Suisse) sous la médiation des coprésidents du Groupe de Minsk n’a abouti à aucun accord. “Les positions de l’Azerbaïdjan ne sont compatibles ni avec celles de l’Arménie, ni avec les propositions des pays médiateurs », selon le ministre des Affaires étrangères d’Arménie Edouard Nalbandian.
Dans un premier temps, les deux Présidents se sont rencontrés en présence de leurs ministres des Affaires étrangères et des coprésidents du GDM, puis ils se sont retirés pour un rencontre à huit clos.
Les négociations ont porté sur les mesures visant à diminuer la tension dans la zone du conflit du Haut Karabagh et les possibilités de faire progresser le processus de règlement du conflit.
A l’issue des négociations, les coprésidents du Groupe de Minsk ont publié une déclaration, notamment que le sommet a donné l’opportunité de clarifier les positions respectives des parties. « Les Présidents ont évoqué la récente montée de violence et exprimé une préoccupation particulière sur le nombre de victimes, dont des civils, causées par l’utilisation d’armes lourdes. Les deux Présidents ont appuyé les travaux en cours des coprésidents sur les propositions concernant les mesures pour réduire le risque de violences le long de la ligne de contact et de la frontière arméno-azérie, y compris le mécanisme d’enquête. Les Présidents ont confirmé leur volonté de poursuivre leur engagement sur les propositions relatives à un règlement en cours de négociation. Ils ont aussi réaffirmé leur engagement aux propositions du Groupe de Minsk ».
Quant au ministre des Affaires étrangères d’Arménie Edouard Nalbandian, il a souligné qu’au cours des sept dernières années, deux dizaines de rencontres ont eu lieu entre les deux Présidents, dont certaines étaient très proches d’un accord, mais qu’à chaque fois l’Azerbaïdjan a fait marche arrière.
« Pour faire progresser le processus de règlement, il faut qu’il y ait une réelle volonté de la part de l’Azerbaïdjan, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, bien au contraire », a-t-il dit avant d’ajouter que l’escalade de la situation militaire a eu une influence sur la rencontre des Présidents. Selon le Ministre, les parties ont exposé leur vision de différents aspects de la résolution du conflit : « Malheureusement, on peut dire que les positions des parties ne coïncident pas. Non seulement les positions de l’Azerbaïdjan ne sont pas compatibles avec celles de l’Arménie, mais elles ne correspondent pas non plus avec les propositions des pays médiateurs ».
Nalbandian a ajouté que dans le contexte actuel, on se demandait s’il fallait négocier avec l’Azerbaïdjan, mais quelle serait alors l’alternative aux négociations ? « Il est primordial que les discussions continuent. Plus il y aura de rencontres de ce genre, plus nous aurons de chances de faire baisser les tensions dans la zone et d’avancer vers un règlement du conflit ». M. Nalbandian a dit espérer que l’Azerbaïdjan acceptera la proposition des médiateurs de créer des mécanismes d’enquête sur les violations du cessez-le-feu. « Nous espérons que la position de l’Azerbaïdjan évoluera, car si on souhaite faire progresser le processus de négociation, il faut créer une ambiance propice pour cela ».
Un nouveau soldat arménien tombé à la frontière
Quelques heures avant le sommet, une nouvelle victime arménienne, le soldat Sidar Aloyan (19 ans) est tombé à la frontière victime d’un tir azéri.
Le 19 décembre au matin, le ministre arménien de la Défense, Seyran Ohanian, s’est rendu en visite surprise au Karabagh. Selon le ministère de la Défense du Haut Karabagh, pendant la semaine du 13 au 19 décembre, plus de 19 000 projectiles ont été tirés en direction des positions des forces armées du Karabagh. Plusieurs tentatives d’incursion ont été engagées par les troupes azéries. Elles ont été toutes repoussées. Les forces azerbaïdjanaises auraient compté au minimum 13 soldats tués et plus de 30 blessés lors de ces opérations. Selon Stepanakert, Bakou a délibérément exacerbé les tensions sur la ligne de front à la veille de la réunion des Présidents, dans le but de décrocher des concessions majeures de la part de l’Arménie.
La nuit du 20 au 21 décembre, la partie azerbaïdjanaise a continué de bombarder les positions arméniennes en utilisant des armes de gros calibre et des tirs de mortiers. Plus de 1700 projectiles de diverses dimensions auraient été tirés. Les forces armées du HK ont répondu à ces tirs.
Stepan Safarian, expert politique, relève que l’unique attente que l’on peut espérer actuellement des rencontres de haut niveau c’est la reprise des négociations régulières, car depuis quelques années, « grâce aux caprices et chantages » de l’Azerbaïdjan, de vraies négociations ne sont pas menées entre les parties.
La précédente rencontre entre les Présidents d’Arménie et d’Azerbaïdjan a eu lieu à Paris le 27 octobre 2014.
NH
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