
3 janvier 2016
La police du Bahreïn a ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre l’exécution la veille du chef religieux chiite Nimr al-Nimr dans le royaume saoudien voisin. Paris, Bruxelles et Washington font part de leur inquiétude quant aux risques sérieux d’escalade entre pays du Golfe.
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Les manifestations organisées depuis samedi par la communauté chiite du Bahreïn dans la banlieue de Manama, la capitale bahreïnie, ont dégénéré dimanche en affrontements avec la police, qui a ouvert le feu sur les manifestants.
Les affrontements ont commencé dans la banlieue de Manama où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, et des chevrotines en direction de manifestants qui ont lancé des cocktails Molotov, rapporte l’agence AFP, citant des témoins.
Le 2 janvier, des manifestants chiites ont commencé à protester contre l’exécution samedi du chef religieux chiite Nimr al-Nimr parmi 47 personnes condamnées pour terrorisme en Arabie saoudite.
Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour “sédition”, “désobéissance au souverain” et “port d’armes” par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme. Son arrestation en juillet 2012 s’était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu’elle avait provoquées.
Selon la diplomatie française, Paris “appelle les responsables de la région à tout faire pour éviter l’exacerbation des tensions sectaires et religieuses”. Dès le 2 décembre, le ministère français des Affaires étrangères a appelé à prévenir l’exacerbation des tensions au Proche-Orient sur fond d’exécutions retentissantes, dont celle d’un haut religieux chiite, en Arabie saoudite. “La France rappelle son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances et déplore profondément l’exécution de 47 condamnés en Arabie saoudite”, lit-on dans le communiqué.
Selon Bruxelles, l’exécution du cheikh chiite Nimr Al-Nimr en Arabie saoudite risque d’avoir des “conséquences dangereuses”, a déclaré la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, citée dans un communiqué de la diplomatie européenne. Mme Mogherini a souligné que l’UE dénonçait la peine de mort indépendamment des circonstances invoquées en sa faveur.
“Le cas spécifique du cheikh Nimr Al-Nimr soulève de sérieuses inquiétudes quant à la liberté d’expression et au respect des droits civils et des politiques de base, qui doivent être préservés dans tous les cas, y compris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme”, a indiqué la chef de la diplomatie européenne. De son côté, Washington n’a pas manqué de faire part de son inquiétude sur les risques d’embrasement entre les Etats du Golfe arabo-persique.
Source AFP
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