HAKOB BADALYAN – “alliance tactique” arméno-franco-russe. Trump ouvre la voie
02.10.2020 |: Commentaire | HAKOB BADALYAN, commentateur.
Le président américain Trump a été infecté par le coronavirus. Auparavant, on a appris la déclaration conjointe des présidents des trois coprésidents du groupe de Minsk, les États-Unis, la Russie et la France, appelant l’Arménie et l’Azerbaïdjan à cesser immédiatement le feu et à s’asseoir à la table des négociations en partenariat avec les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE.
Il n’y aura pas de cessez-le-feu tant que les mercenaires ne seront pas expulsés de la région, a déclaré le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan lors d’une conversation téléphonique avec le conseiller à la sécurité nationale du président américain Trump, Robert O’Brien. La déclaration de Pashinyan porte sur la circonstance clé de l’attaque terroriste à la fois sur l’Artsakh et l’Arménie et sur le système de sécurité régional.
La Turquie n’aide pas Bakou à résoudre le problème de l’Artsakh, la Turquie résout son problème du Caucase, c’est sans équivoque. La stratégie d’Ankara est de faire de l’Azerbaïdjan un point de coordination terroriste, à travers lequel il tentera de sélectionner des cibles avec une logique «radiale» sur les quatre côtés de la boussole, le cas échéant.
Le président français a annoncé que les trois coprésidents du groupe de Minsk prendraient bientôt un certain nombre d’initiatives visant à un cessez-le-feu. La première chose que les trois pays peuvent et doivent faire dans ce sens est le soutien militaro-politique général aux forces armées arméniennes.
L’opération exclusive d’imposition de la paix est menée principalement par les forces armées arméniennes avec une opération antiterroriste à grande échelle à la frontière avec l’Artsakh. D’un autre côté, compte tenu des dangers posés par les aspirations stratégiques profondes de la Turquie en matière de sécurité internationale, le besoin de soutien mutuel est réciproque: les forces armées arméniennes sont les pays coprésidents, les pays coprésidents sont les forces armées arméniennes. En ce sens, l’armée arménienne remplit sa mission.
Quelle mission les acteurs internationaux peuvent-ils assumer? Il est évident que l’efficacité de leurs activités peut être dans les conditions de cette logique. Le rôle de la France est ici significatif, puisqu’elle a entrepris la mission de soutien moral et politique à l’Arménie, ouvrant ainsi un espace de soutien pratique à la Russie sur un mode politique réel, qui pour un certain nombre de raisons ne peut se démarquer avec une rhétorique adéquate à la France. Nous en parlerons séparément des raisons.
La France est prête à former une «alliance tactique» franco-arméno-russe, comme en témoigne la déclaration de Macron selon laquelle les problèmes de sécurité régionale ne peuvent être résolus sans la Russie. Macron, qui est à la pointe de la confrontation avec Navalny et la Biélorussie au sujet de la Russie, reconnaît en fait le rôle de la Russie sur le front géopolitique du Caucase. C’est une question de discussions supplémentaires après avoir rompu la stratégie de la Turquie.
Quel est le rôle des États-Unis dans ce processus? Pour l’alliance stratégique franco-arméno-russe, le rôle des États-Unis est peut-être de créer un environnement au sens large et stratégique. En ce sens, il est possible que le coronavirus de Trump, la «formule d’isolement», ait été utilisé au sens littéral du mot. Suite à la déclaration conjointe des coprésidents du groupe de Minsk, Trump “se retire”, donnant à Macron et à Poutine une opportunité historique pour l’Arménie.
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Traduction en français – LOUSAVOR AVEDIS: