Russie-Grande Bretagne : des relents de guerre froide

Poutine-impérial-Cameroun
22 JANVIER 2016

Les accusations de la justice britannique portées jeudi à l’encontre du président russe Vladimir Poutine dans l’enquête sur le meurtre d’Alexandre Litvinenko ont enflammé les relations entre Londres et Moscou. Vingt-quatre heures après l’éclatement de l’affaire, on ne cache pas sa colère en Russie, où l’on parle d’une « blague » « absurde » et de « preuves fabriquées ».

Le torchon brûle depuis jeudi entre la Grande-Bretagne et la Russie. En cause, le rapport remis par le juge britannique en charge de l’enquête sur l’affaire Litvinenko, cet ancien agent du KGB assassiné à Londres en 2006. Selon ses conclusions, Alexandre Litvinenko a été empoisonné par deux agents des services secrets russes. L’opération a été sans doute « approuvée par le président Poutine » en personne.

La publication du document a bien sûr immédiatement provoqué une cascade de réactions. Le Premier ministre David Cameron condamne un meurtre « commandité par un Etat ». Côté russe, on ne cache pas sa colère. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov parlait jeudi d’une « blague ». La presse russe dans son ensemble s’attend à des mesures de rétorsion de la part de Londres.

En revanche, elle n’évoque aucune décision qui pourrait être prise par Moscou. La ligne officielle russe est que l’investigation britannique est partiale et opaque. Le rapport est « basé sur les informations confidentielles de services secrets non identifiés », argue Dmitri Peskov. “Cette forme particulière d’enquête, n’est pas et n’a jamais été, contrairement à son titre, ni ouverte, ni transparente, que ce soit pour la partie russe, ou pour la société britannique” a déclaré pour sa part Maria Zakharova porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Pour la diplomatie russe, la Grande-Bretagne a un objectif politique, celui de « de salir la Russie et ses dirigeants ». Le comité d’enquête russe, sorte de super parquet, pointe une procédure opaque, qui a quitté depuis longtemps le domaine pénal et juridique pour entrer dans la sphère du politique.

Cette instance mène sa propre investigation dans laquelle Andreï Lougovoï et Dimitri Kovtoune, les deux agents accusés d’avoir empoisonné Alexandre Litvinenko, sont présentés comme des victimes. Andreï Lougovoï qualifie les accusations contre lui d’« absurde » et Dimitri Kovtoune parle lui de « preuves fabriquées ».

http://nhpresse.com

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