Le pape François à Rohani : J’espère dans la paix

Rohani-François

26 JANVIER 2016

Le pape François a exprimé ce mardi devant le président iranien Hassan Rohani son espoir de paix au Moyen-Orient, à l’issue d’un entretien de 40 minutes au Vatican, selon des journalistes présents. “Je vous remercie beaucoup pour votre visite et j’espère dans la paix, a déclaré le pape en italien à la sortie de la bibliothèque pontificale.

“Je vous prie de prier pour moi. Cela m’a fait très plaisir de vous rencontrer, et je vous souhaite bon travail, a répondu en farsi M. Rohani, alors que le pontife argentin demande souvent à ses interlocuteurs de prier pour lui. Le président de la République islamique d’Iran était à la tête d’une délégation de 12 personnes, diplomates en poste à Rome et officiels venus de Téhéran, dont son ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif.

Le président iranien a offert un petit tapis tissé de motifs de fleurs aux couleurs vives, spécialité de la ville de Qom, au sud de Téhéran, et un grand livre de peinture iranienne. Le pape a offert à son hôte une médaille représentant Saint Martin de Tours (317-397), un officier romain vénéré en Europe pour sa charité envers les démunis: Elle représente la figure de Martin, qui enlève son manteau pour couvrir un pauvre. C’est un signe de fraternité gratuite, a-t-il dit à M. Rohani.

François et M. Rohani ont vraisemblablement évoqué le rôle de stabilisation que l’Iran peut jouer au Moyen-Orient. Le pape devait le dissuader de faire monter les tensions avec Ryad et l’inciter à faire pression sur le camp du président Bachar Al-Assad en Syrie pour la fin du conflit meurtrier en Syrie.

La précédente visite officielle d’un président iranien au Vatican remonte à 1999, lorsque Mohammad Khatami était venu rencontrer Jean-Paul II. Il avait ensuite assisté en 2005 aux obsèques du pape polonais.

Même si Paul VI (1963-1978) reste pour l’heure le seul pape à s’être rendu en Iran, avec une courte escale à Téhéran lors d’un voyage vers l’Asie en 1970, la révolution islamique de 1979 n’a pas interrompu les relations entre le Vatican et l’Iran.

Il est interdit de se convertir au christianisme en Iran mais une petite minorité de catholiques orientaux continue d’y jouir de la liberté de culte. Pour le Vatican, les relations sont plus faciles avec Téhéran qu’avec plusieurs États sunnites du Golfe, où les libertés des chrétiens sont très limitées.

Le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, s’est rendu plusieurs fois à Téhéran à l’invitation des responsables chiites. En outre, l’Iran et le Saint-Siège entretiennent une collaboration scientifique : en janvier, un colloque islamo-chrétien sur l’astronomie a ainsi été organisé à l’Observatoire astronomique du Vatican, à Castel Gandolfo près de Rome.

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