
27 JANVIER 2016
Tandis que le régime syrien est à l’offensive sur presque tous les fronts avec l’appui déterminant de la Russie, les négociations entre des délégations du régime syrien et de l’opposition doivent commencer à Genève vendredi 29 janvier, sous l’égide des Nations unies.
Mais les discussions qui s’annoncent difficiles, notamment en raison de l’exclusion des Kurdes du processus politique, pourraient durer six mois, avec la perspective très hypothétique de la formation d’un gouvernement de transition.
La reprise par l’armée gouvernementale syrienne de Cheikh Meskin est un grave revers pour les groupes rebelles. Ville carrefour, située à 70 kilomètres au sud de Damas, cette localité ouvre la voie vers la province de Soueida, à l’est, la capitale, au nord et la province de Quneitra, à l’ouest. Son importance stratégique explique la férocité et la durée de la bataille : durant un mois, treize groupes, islamistes en majorité, ont défendu la ville, dont le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.
Les rebelles ont opposé une farouche résistance, mais leurs lignes de défense ont finalement été enfoncées par l’armée syrienne et ses alliés libanais du Hezbollah, soutenus par les raids de l’aviation russe. Avec la chute de Cheikh Meskin, c’est un autre bastion rebelle qui est désormais dans la ligne de mire du régime, la ville de Nawa, située plus au sud.
Mais l’armée syrienne est également à l’offensive sur d’autres fronts, notamment dans la province de Lattaquié, au Nord-Ouest, où la Russie a installé une base aérienne.
Cette province, limitrophe de la Turquie, est en passe d’être entièrement reconquise par les forces du régime. Cette semaine, l’armée syrienne a repris la localité de Rabiha, située à moins de dix kilomètres de la frontière turque.
Le 12 janvier, elle avait déjà pris le contrôle de la ville de Salma, tombée aux mains des rebelles en 2012. En tout, une centaine de villes et de villages ont été repris en trois mois d’offensive, appuyée par des milliers de raids de l’aviation russe.
L’armée syrienne avance aussi à l’est d’Alep, face au groupe Etat islamique. Elle n’est plus qu’à 7 kilomètres de la ville d’Al-Bab, un des principaux bastions de mouvement terroriste en Syrie.
Reste le problème majeur des discussions de “Genève 3″ : le Parti de l’union démocratique kurde (PYD) n’est pour le moment pas invité. Ces rencontres n’auront donc aucun effet juridique et ne seront donc pas appliquées sur les territoires contrôlés par les Kurdes syriens, a indiqué mardi le porte-parole du PYD en Europe.
“Les négociations de Genève doivent réunir toutes les forces capables de jouer un rôle substantiel dans le règlement de la crise en Syrie. La conférence Genève-2 n’a abouti à rien. Pour éviter le même sort à Genève-3, nous devons nécessairement participer à ces négociations”, a déclaré Zuhat Kobani.
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