Les responsables du Parc-musée national de sculpture de Gyumri ont exprimé leur préoccupation concernant l’église de Tigrane Honents, l’un des joyaux d’ Ani, déplorant la politique persistante de la Turquie visant à falsifier la réalité historique de ce site majeur de la civilisation arménienne, ainsi que la piètre qualité des travaux de rénovation annoncés par les autorités d’Ankara. Afin de combattre la distortion de l’Histoire par les autorités turques, qui constitue un obstacle persistant à l’amitié et aux relations avec les pays voisins, le musée de Gyumri a lancé une pétition sur son site web change.org.
L’organisation en appelle au ministère de la culture, à l’UNESCO, à l’Onu et au Comité sur la convention du patrimoine européen, pour attirer l’attention sur la politique de la Turquie concernant ces chefs d’œuvre de l’architecture médiévale.
Dans son appel, l’organisation indique notamment : « Etant historiquement une capitale arménienne, qui a accueilli les représentants de différentes nations, Ani reste un site arménien, ce qu’atteste une abondante documentation et l’iconographie même de l’église en question. Les quelque 17 fresques décorant les murs de l’église dépeignent notamment les tourments du premier patriarche et fondateur de l’Eglise apostolique arménienne, Grégoire l’Illuminateur, qui sont les preuves manifestes et éloquentes de l’identité nationale et religieuse de l’église.
En déclarant qu’Ani est un site historique de mixité et de diversité culturelles, la Turquie cherche à détourner la communauté internationale de nos demandes principales ; et à créer ainsi les conditions propices à leur rejet. Mais nous sommes plus précisément préoccupés par le fait que, durant les travaux de reconstruction, l’église a été désignée comme un lieu de culte de tradition Chalcédonienne, dans l’objectif de raviver les anciennes querelles dogmatiques et théologiques entre les Géorgiens et les Arméniens et de mettre à mal leur amitié pluriséculaire ».
Le texte de la petition demande en conséquence aux autorités turques et aux institutions en charge de ce secteur qu’elles cessent de spéculer sur l’identité religieuse de l’église, afin notamment de ne pas attiser les vieilles querelles entre Géorgiens et Arméniens, qu’elles précisent sur les panneaux attenants qu’il s’agit d’une église arménienne, et qu’elles terminent les travaux de restauration du tambour de l’église.
vendredi 5 février 2016,
Gari ©armenews.com