Un tribunal turc acquitte les membres du barreau de Diyarbakır pour leur déclaration sur le génocide arménien
Le 27 février, un tribunal de la province de Diyarbakır, dans le sud-est de la Turquie, a acquitté l’ancienne administration du barreau de Diyarbakır pour sa déclaration de 2021 sur l’anniversaire du génocide arménien.
Les 11 accusés, dont l’ancienne présidente du barreau Nahit Eren, ont été accusés d’avoir « insulté publiquement l’État et ses institutions ».
Le président du barreau de Diyarbakır, Abdulkadir Güleç, les membres du conseil d’administration et les représentants de l’Association des droits de l’homme (İHD), de la Fondation des droits de l’homme de Turquie (TİHV), de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) et de l’Initiative des droits ont également observé les débats.
Le procureur a fait valoir que les éléments juridiques du crime présumé n’étaient pas présents et a demandé l’acquittement de tous les accusés. Les avocats de la défense ont déclaré qu’ils n’avaient aucune objection à l’avis du procureur et ont demandé au tribunal de statuer en conséquence.
Lors de l’audience, le président du barreau Güleç a déclaré que l’association s’opposait à toutes les injustices et à tous les actes illégaux, quelle que soit l’identité. Il a déclaré que le conseil avait publié sa déclaration intitulée « Nous partageons la douleur de la grande catastrophe » le 24 avril pour révéler la vérité historique et a souligné qu’elle ne constituait pas un crime au sens de l’article 301 du Code pénal turc.
L’ancien président Eren a réitéré que leur déclaration visait à encourager la Turquie à faire face à son passé. « L’un des points de rencontre les plus critiques de la prise en compte de l’histoire est la réalité arménienne », a-t-il déclaré.
« Notre déclaration ne contenait aucune remarque désobligeante contre un groupe ethnique ou une institution. En tant que barreau de Diyarbakır, nous avons toujours mis en évidence les problèmes sociaux passés et présents et plaidé pour des solutions démocratiques. Ces déclarations relèvent du champ de la liberté d’expression et s’alignent sur notre mission historique. »
Après les déclarations de la défense, le tribunal a prononcé l’acquittement de tous les accusés, déclarant que les éléments juridiques du crime n’étaient pas réunis.
