Samedi 14 juillet 2018 – lorientlejour;
NOS LECTEURS ONT LA PAROLE
Non au mépris des valeurs humaines
PAR DR VARTKÈS ARZOUMANIAN
Ce qui me tue… c’est le cynisme à l’outrance.
Des milliers de gens tués, blessés, handicapés. Le Moyen-Orient s’embrase, Jérusalem pleure, le Proche-Orient se vide des chrétiens. Où en sommes-nous avec nos valeurs humaines ?
Ce qui me tue, c’est de voir et d’assister à la cassure des nations, à l’annihilation et la perdition de familles entières, et de ne rien pouvoir faire.
Le général Clemenceau durant le génocide des Arméniens avait raison de déplorer son sort en confirmant qu’à quelques heures à vol d’oiseau depuis la France, toute une nation est exterminée, mais qu’il est malheureux qu’il ne peut rien faire.
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement une nation qui est exterminée, c’est tout le Moyen-Orient qui s’engloutit et se teint en rouge avec le sang des centaines de milliers de morts, des exodes à n’en plus finir, des dégâts matériels incalculables…
En tant qu’activiste humanitaire et en tant que libanais pacifiste, que puis-je faire ? De grâce, dites-moi si tout cela ne vous dégoûte pas. Dites-moi si vous n’êtes pas écœuré par le jeu perfide et persifleur des « maîtres » politiciens hypocrites.
Détruire des nations entières pour sauvegarder une nation « choisie » ? Déplacer des populations entières en considérant les morts et les handicapés comme des dégâts collatéraux ? Semer la terreur entre les différentes communautés pour récolter une guerre fratricide ? Crachant la haine envers l’autre pour implanter la violence dans nos cœurs ? Et tout cela, je le redirai à haute voix juste pour réconforter et consolider un État hélas créé en mai 1948 que l’on nomme l’État hébreu ?
Non, je n’accepte point. J’objecte, je refuse, je réfute, je proteste et je me révolte ! Non à la violence, non au mépris des valeurs humaines, non à la politique qui encourage et nourrit la haine.
Mais qui m’écoute ? Qui suis-je ? Hélas, je ne suis qu’un simple citoyen de ce monde qui croit toujours au respect de l’autre, indépendamment de la couleur de sa peau, de sa religion et de sa classe sociale !
Malheureusement, avec le temps, nous devenons de plus en plus insensibles et insensibilisés, même tétanisés peut-être à cause de notre incapacité à réagir, et voilà ironiquement que nous sommes devenus des spectateurs muets comme si on assistait à une tragédie théâtrale, et malheureusement à la fin, on applaudissait fort lorsque les rideaux tombaient.
Dr Vartkès ARZOUMANIAN
Abou Dhabi
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