Déclaration
relative au 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre Mondiale,
à l’attention des Etats signataires du Traité de Paix de Sèvres
Effectivement, les peuples et Etats d’Europe et du Proche Orient qui ont signé le Traité de Paix de Sèvres peuvent fêter avec pompe le 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre Mondiale.
Cette catastrophe globale a causé des millions de morts, a détruit des milliers de lieux peuplés tant en Europe qu’au Proche Orient. Plus d’un million et demi d’arméniens ont été exterminés, l’ Arménie Occidentale et la Cilicie réduites à l’état de ruines. Les soldats arméniens et leurs officiers se sont courageusement battus sur les fronts de l’ouest et de l’orient aussi bien au sein des armées régulières qu’en tant que résistants et ont apporté une contribution importante à son dénouement.
Mais reconnaissons que l’ atmosphère de fête autour de cet évènement majeur est entachée par les conflits armés qui se déroulent au Proche Orient, le chaos, les nouveaux crimes contre l’humanité.
Qu’est-ce qui en est la cause? Le Traité de Paix de Sèvres, en tant que document final de cette Première Guerre Mondiale, était un traité de Paix. Pourquoi ce Traité n’a pas assuré une paix durable et solide dans la région?
Il faut admettre que cent ans après la fin de cette guerre, un des articles importants du Traité de Paix de Sèvres ainsi que la Sentence Arbitrale du 28e Président des Etats-Unis d’Amérique Woodrow Wilson n’ont pas été appliqués – particulièrement vis-à-vis des arméniens dont la reconnaissance des droits ne s’est pas faite ainsi que ceux d’autres peuples autochtones du Proche Orient : les kurdes, grecs et assyriens.
Parce que cette grande erreur du passé a maintenu en otage les parties en guerre, leurs pays et à chaque nouvelle génération, régulièrement et plus fort, éclataient confrontations, conflits, guerre et chaos – dans les Balkans, au Proche Orient, au Caucase.
On peut considérer que le général Harbord avait tout à fait raison lorsqu’il a présenté au Sénat américain son rapport «Il est préférable de dépenser des millions pour la réflexion plutôt que des milliards de dollars pour des guerres futures».
La réalité d’aujourd’hui fait qu’aucun peuple ni Etat d’Europe et du Proche Orient ne sera épargné par les menaces qui s’annoncent si une voie de régulation pacifique des problèmes et menaces n’est pas privilégiée pour la reconnaissance des droits des peuples.
Pour établir une paix solide, une véritable coopération entre les peuples et les Etats du Proche Orient il convient de donner enfin vie et appliquer toutes les décisions adoptées en 1920 à la Conférence de Paix de Paris y inclus les décisions en faveur des droits du peuple arménien.
Radik Khamoyan
Président de la République Arménie Occidentale (Arménie)
11.11.2018.